COVID-19 et asthme : quels liens ? - 12/01/23

La pandémie COVID-19 est liée à un virus à tropisme respiratoire, un parallèle avait été fait avec la grippe, et les épidémies virales hivernales, qui favorisent les exacerbations d’asthme. Les asthmatiques étaient donc considérés comme des sujets à risque d’infection, notamment d’infection grave. La prudence reste toujours de mise face à une infection virale encore très mal connue.

Étude descriptive rétrospective de 40 patients asthmatiques (14 hommes et 26 femmes) hospitalisés pour COVID-19 entre janvier 2021 et mars 2022 à la clinique des maladies respiratoire CHU Mustapha, l’objectif est de décrire les caractéristiques cliniques et la prise en charge.

La fréquence des patients asthmatiques sur l’ensemble des hospitalisations est 10,4 %, l’âge moyen est de 58,3 ans (33–81 ans). Les comorbidités sont dominés par la rhinoconjonctivite suivie de diabète et HTA, l’atteinte TDM était minime dans 5 % des cas, modérée dans 15 % des cas, étendue dans 45 % des cas et sévère dans 35 % des cas, le contrôle de la maladie asthmatique à l’admission était optimal chez 22,5 %, acceptable chez 52,5 % et mauvais chez 25 %, cliniquement les exacerbations sévères d’asthme étaient chez 3 patients avec toux spasmodique et râles sibilants diffus, 7 patients n’ont pas nécessité d’oxygène, tous les patients ont bénéficié du protocole thérapeutique standard, corticothérapie générale et anticoagulation préventive prescription d’une première CSI chez 5 patients, ajustement du traitement de fond chez 10 patients, 10 patients ont reçu une antibiothérapie à base Amoxi/Ac Clav 5 patients ont bénéficié de séances de nébulisation de BACA pour exacerbations légères et modérée, la durée moyenne d’hospitalisation était de 12,81 jours, la durée moyenne d’oxygénothérapie 8 jours, aucun décès n’est enregistré.

L’épidémie COVID-19 a permis une distanciation sociale et une moindre exposition saisonnière cependant un grand nombre de patient ont perdu leur contrôle de la maladie ce qui s’explique d’une grande part par la mauvaise observance du traitement relative à l’inaccessibilité des consultations, les personnes asthmatiques ont tendance à être plus jeunes que celles souffrant d’affections à haut risque, les personnes âgées asthmatiques qui souffrent également d’hypertension artérielle, de diabète ou de maladies cardiaques peuvent développer des formes plus sévères de COVID-19 mais de manière similaire aux sujets non-asthmatiques souffrant des mêmes comorbidités.